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LE BLOG DE SERGE GRAH POUR QUE L'AFRIQUE NE DORME PLUS JAMAIS !
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09.07.2007
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« La drogue n’est même pas à souhaiter à son pire ennemi »

« La drogue n’est même pas à souhaiter à son pire ennemi »

Publié le 11/06/2008 à 12:00 par sergegrah
« La drogue n’est même pas à souhaiter à son pire ennemi »
Libéré de la drogue, un ancien de la pègre témoigne

O. S. est le fils d’une grande personnalité politique ivoirienne. A 45 ans, il a connu son chemin de Damas. De l’héroïne à la cocaïne, du vol à l’asile psychiatrique, en passant par la prison, etc. Aujourd’hui libéré de la drogue, O. S. veut témoigner auprès des jeunes que la drogue et toutes les perversions qu’elles véhiculent ne sont pas une fatalité. Un véritable témoignage de foi et d’espérance en la vie.

« Je m’appelle O. S. Mais j’ai aussi un autre nom, D. Hervé. Un nom que j’ai toujours détesté et que je cachais à mon entourage. En fait, je n’avais pas été reconnu par mon père biologique. J’en ai été très frustré… C’est avec beaucoup de difficultés que mon père m’a finalement reconnu à l’âge de 5 ans. Il a fallu avoir recours à la justice pour y arriver. Enfant, je n’avais aucune conscience de tout cela, mais c’est au CE2 que ça commencé à me peser.

La quête de liberté

Mon père m’a confié à sa mère et à sa petite sœur. Dans le quartier que nous habitions, on m’appelait O. S. et à l’école j’étais D. Hervé. Je détestais ce nom, car ça ne reflétait pas qui j’étais en réalité. Et j’en étais très complexé. A 13 ans, je ne supportais plus la maison. Je me sentais prisonnier d’une situation dont je n’étais pas responsable. Je voulais être libre. C’est ainsi que je suis parti de la maison. Je me suis retrouvé à Treichville dans un groupe de jeunes. Avec ce groupe de jeunes, j’ai donc connu le cannabis. On a fumé dans la rue, sans aucune réserve, sans aucun interdit. Cherchant juste une expérience, curieux de savoir ce que ça fait lorsqu’on tire sur un joint, on se croyait maîtres de nous-mêmes. On croyait participer à une aventure et, sous l'effet de cette illusion, il semblait s'établir une distance avec les réalités de notre vie. On tentait de s'y réfugier… Après un an passé dans les rues de Treichville, mes parents m’ont retrouvé et ramené à la maison. Mais pour moi, il n’était plus question de retourner à l’école. J’arrêtai ainsi mes études en classe de CM2.

Un ami à mon père me proposa d’aller au centre technique de Gagnoa. Ce que j’acceptai. En fait pour moi, ce n’était pas vraiment l’idée de retourner à l’école qui m’enchantait. Je voulais, en acceptant d’y aller, me rapprocher de mon père qui, sincèrement, ne me supportait pas. Il devait projeter sur moi tous les problèmes qu’il avait eus avec ma mère.

Je découvre l’héroïne et la cocaïne

A Gagnoa, j’ai intégré un autre groupe de jeunes qui fumaient de l’herbe. Pendant les 2 ans que je suis resté au centre technique, j’ai continué de fumer. Lorsque je suis retourné à Abidjan, les relations conflictuelles que j’avais avec mes parents, surtout ma tante, ont continué de plus belle. Je suis donc reparti.

J’avais 17 ans et c’était ma première grande fugue. Je suis resté dans la rue 3 ans durant. C’est en cette période que j’ai fait la connaissance de Marc. C’est lui qui m’a fait connaître l’héroïne. Je me souviens qu’il m’avait dit : « Le cannabis n’est pas assez fort. Je vais te montrer quelque chose qui est très bon, tu vas avoir de merveilleuses sensations. Elles sont différentes de celles que tu as d’habitude avec l’herbe. » Quand j’ai pris ma première dose d’héroïne, j’ai vomi sur le champ. Je n’ai pas supporté. Mais, j’ai aimé les sensations dont a parlé mon ami Marc. L’héroïne provoque, en effet, une sensation de bien être et d’euphorie suivie d’un état de somnolence. Dans un état d’oubli total, le consommateur d’héroïne masque un mal être psychique, une souffrance qu’il ne peut guérir seul. Pire, elle te maintient rapidement dans une forte dépendance. Trouver le produit devient vite une véritable obsession : c’est la dépendance physique.

A Abidjan, il n’y avait pas encore de petits revendeurs. C’était dans les milieux riches qu’on retrouvait l’héroïne. Mais mon ami Marc, lui, était vigile en Zone 4. Un quartier où habitaient de grands dealers. C’est là-bas que je le retrouvais très souvent pour me procurer de l’héroïne. Je ne pouvais plus rien faire sans la drogue. J’étais devenu un accro. Jusqu’à 21 ans, j’ai roulé des joints à l’intérieur desquels je déposais cette poudre jaunâtre d’héroïne. Et, il me fallait toujours trouver de l’argent pour la prochaine dose.

Puis, je rencontre Alpha Blondy. Pendant 2 ans, j’ai travaillé pour lui. Chez Alpha Blondy, je n’avais plus touché à l’héroïne. Mais je continuais de fumer le cannabis… Jusqu’à ce que je parte de chez lui. Ne sachant plus où aller, je me suis retrouvé à la gare routière d’Adjamé. Là-bas, j’ai été rabatteur, chargeur, charretier, etc. J’avais maintenant 27 ans. Dans ce milieu, j’ai encore retrouvé l’héroïne. Il faut dire qu’à cette époque, la cocaïne et l’héroïne avaient commencé à toucher tous les petits ghettos abidjanais. Tout l’argent que je gagnais à la gare, je le dépensais dans la drogue. Entre-temps, je fais la connaissance d’un jeune, Alain, qui comme moi vivait dans la rue. Pour avoir été chrétien, il me parlait très souvent de Dieu et de la Bible. Ainsi, par ses encouragements, j’ai décidé de fréquenter l’Eglise évangélique d’Adjamé. Le pasteur qui me suivait s’est même proposé de m’héberger chez lui. Ce que j’ai accepté. Mais il était difficile pour moi d’arrêter comme ça. Cette dépendance physique et psychique était si forte que, je ressentais de terribles douleurs, des courbatures, des coulées de morves et de larmes quand j’essayais de ne pas fumer. Je me cachais donc pour fumer de temps en temps. Jusqu’à ce que mon tuteur le découvre. Honteux, je me suis enfui.
Dans cette fuite, je rencontre une fille avec laquelle j’ai fini par sortir. C’est elle qui m’a initié à la cocaïne. Avec la coke, je me suis mis à voler, à agresser, à braquer. Tout ce qu’il y avait de mauvais en moi avait fait surface... J’atterri, peu de temps après, à Marcory, chez un ami qui lui était chargeur à la gare de wôrô-wôrô. Lui aussi se droguait à la coke. Ensemble, nous avons fait tout ce qui pouvait être ignoble dans la vie d’un homme.

La drogue à Abidjan

Le premier fumoir d’Abidjan est né dans la commune de Treichville. Il avait été créé par une ghanéenne du nom de code de « La vieille chinoise ». C’est elle la prêtresse de la drogue à Abidjan, et sans doute de toute la Côte d’Ivoire. « La vieille chinoise » avait des entrées à la direction générale de la police, à l’aéroport, etc. C’est elle qui approvisionnait les différents fumoirs qui ont été créés par la suite. C’est ainsi qu’à partir de 1986, la Côte d’Ivoire est devenue la plaque tournante du trafic de l’héroïne, de la cocaïne et du crack. Vers 1990, la consommation de ces drogues a explosé pour se répandre dans tous les petits quartiers d’Abidjan. Le petit détaillant achète les 5 grammes de coke à 80 000 F, qu’il va ensuite préparer avec du bicarbonate. Le résultat obtenu va être découpé en des petits morceaux qui seront vendu à 5000 F Cfa l’unité. Avec l’héroïne, c’est presque le même procédé, sauf qu’au détail, elle est vendue à 3000 Fcfa.

Aujourd’hui, on retrouve des fumoirs partout. Depuis les grosses villas aux grands murs jusqu’aux hypers maquis de la rue princesse, les bars climatisés, les discothèques, tous pour la plupart, abritent des fumoirs, mais des fumoirs VIP. La Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) est l’un des grands marchés abidjanais de la drogue. On y vend de la coke, de l’héroïne, du cannabis, etc. Certains gardes pénitenciers, devenus de véritables dealers, ravitaillent quotidiennement les prisonniers.

Tous les propriétaires de ces « crack houses », entretiennent de très bonnes relations avec certains éléments de la police des stupéfiants. Chaque fin de mois, ces policiers viennent chercher leur part du gâteau, ce qui permet aux dealers de continuer leur business sans en être inquiétés. De temps à autre, la télévision nous montre des fumoirs démantelés à Adjamé, à Abobo, Koumassi, etc. Mais tant que certaines autorités policières continueront de participer à la prolifération de la drogue, la lutte pour résorber ce fléau va rester au stade de propagande. Parce qu’une grande partie des saisies de drogue, le plus souvent, retourne sur les marchés. Un officier de la police, m’a un jour avoué que c’est pour combattre le grand banditisme, que les autorités « autorisent » les fumoirs. Parce que dit-il, « ces fumoirs permettent de mettre la main sur les grands bandits et de démanteler leurs gangs. » Vrai ou faux ?

Une main tendue pour me sortir de l’enfer de la drogue

Lorsque j’étais à Marcory, j’ai rencontré un musicien chrétien. Vu que je m’intéressais beaucoup à la lecture biblique, il me présenta à une femme blanche qui travaillait à aider les jeunes en difficultés. La blanche a été très impressionnée par ma maîtrise de certains passages bibliques. Elle se proposa de m’inscrire dans un institut chrétien. Le fait que je m’étais résolument mis à fréquenter cet institut m’éloigna un peu de mes amis de la pègre.

J’expliquai franchement à cette dame la situation dans laquelle j’étais. En tous cas, je lui ouvris mon cœur. Et elle se présenta comme une oreille très attentive de ce que je vivais. C’est ainsi qu’elle décida de me prendre un studio dans lequel je devais habiter avec un autre chrétien auquel elle confia ma formation religieuse. Ce n’était pas facile pour moi malgré toute la volonté que j’y mettais. Deux fois, j’ai rechuté. Des crises de manques, de paranoïa, etc. Au point que j’ai séjourné à l’hôpital psychiatrique de Bingerville. La dame souffrait chaque fois que je rechutais. J’avoue que ce sont ses pleurs, sa foi et son amour qui m’ont poussé à m’accrocher à la main qu’elle m’a tendue. Encadré, guidé, réhumanisé, je n’éprouvais plus le besoin de me réfugier dans la drogue. Mais il m’a fallu beaucoup de courage…

Le chemin de l’espérance

Le fumeur d’un soir peut devenir un drogué sans le réaliser… La drogue m’a pris toute mon adolescence. Et il m'a fallu autant de temps pour cesser d'en fumer. C'est très douloureux, rien qu’à y penser. Je croyais pouvoir oublier, être un personnage d’un film plus beau que ma réalité. Je recherchais dans la drogue un moyen pour combler un manque d'amour, de dialogue, surtout avec mon père qui n’a jamais su me dire « je t'aime », mais aussi avec moi-même.

Tout drogué, à un certain moment, a envie d’arrêter. Mais comment ? Parce que la seule volonté ne suffit plus. Car une fois que tu as pris conscience du piège dans lequel tu t’es enfermé, il devient difficile de demander de l'aide. Orgueil, découragement, honte peut-être. Or, ce n’est qu’une main extérieure qui peut te sortir de là. Car tes capacités psychiques et physiques sont gravement affaiblies. Il est donc clair que la drogue ne résout rien. Au contraire, elle accroît nos difficultés à appréhender, à maîtriser et à résoudre nos problèmes. La vie est-elle si difficile à vivre qu'on ait besoin d'un filtre pour la supporter ? Nos problèmes sont-ils si graves qu'il faille les fuir plutôt que d'essayer de les affronter ?

J’exhorte tous ceux qui comme moi ont souffert ou souffrent de la drogue de lever la tête. A ceux, surtout les jeunes, qui n’y ont pas encore touché, je prie de l’éviter autant qu’ils peuvent. Car la drogue est un enfer. C’est une chose qu’on ne doit même pas souhaiter à son pire ennemi. Depuis que j’ai arrêté la drogue, j’apprécie les joies simples de l’existence, j’ai repris confiance en moi.

Je pense aussi à ces parents désespérés par leur enfant qui se drogue. Avec très souvent cette culpabilité qui les paralyse. Au point que leur souffrance s'exprime en rejet, en agressivité. La jeunesse n’est pas une maladie. Les parents ne doivent pas faire de l’égarement, souvent temporaire, de leurs enfants une maladie incurable en les enfonçant davantage. Au contraire, ils doivent leur tendre la main de ce véritable amour qui relève, qui guérit et qui sauve. Par leur présence chaleureuse, les parents doivent donner à leurs enfants qui se sont réfugiés dans l'illusion de la drogue, des raisons d'espérer en la vie.

Je voudrais terminer pour dire qu'il existe des réponses à toute détresse, une main tendue à toute souffrance et une espérance quand tout paraît humainement impossible. On dit qu'on obtient de Dieu autant qu'on en espère. J'ajouterai qu’on obtient de la vie ce qu’on en espère. Il en est de même pour l'amour ! ».

Serge Grah

:: Les commentaires des internautes ::

Anonyme le 01/08/2018
MERCI M. GRAH POUR VOS CONSEILS AUX PARENTS DES ENFANTS QUI SE DROGUENT, AUX ENFANTS QUI SE DROGUENT ET AUTRES ENFANTS QUI N'ONT PAS ENCORE TOUCHER A LA DROGUE. MERCI POUR CES CONSEILS ÉDIFIANTS POUR NOUS TOUS.