Le général Henri Poncet, ex-chef de l'Opération Licorne en Côte d'Ivoire
Entre la vérité et le « secret défense », entre la nécessité de la confidentialité et la demande de transparence, l'armée française, de même que les services secrets, est confrontée à une double exigence. Retour sur quelques affaires politico-militaires qui ont fait mériter à l'institution son surnom de « Grande Muette »
Le salut nazi des parachutistes
En avril 2008, le Canard Enchaîné publie une photo de trois soldats du 17e Régiment de parachutistes de Montauban. Sur le cliché, les trois hommes font le salut nazi derrière un drapeau frappé de la croix gammée. Les autorités militaires promettent de sanctionner les coupables. Mais le journal révèle aussi que cette photo lui a été fournie par le sergent Jamel Benserhir, qui a tenté à plusieurs reprises, pendant les années précédentes, d'alerter sa hiérarchie sur les problèmes de discrimination dont il se sentait victime. Ses tentatives, qui incluent une lettre adressée directement à Hervé Morin, le Ministre de la Défense, étaient jusqu'alors restées sans réponse.
L’affaire Firmin Mahé
En 2005, la situation est tendue en Côte d'Ivoire où la France a envoyé plusieurs milliers d'hommes chargés du maintien de la paix. Le 13 mai, Firmin Mahé, un bandit, « coupeur de route » est blessé et capturé par des soldats français. Il décède alors qu'on l'emmène à l'hôpital.
Le colonel Eric Burgaud, chef de corps du 13ème bataillon de chasseurs alpins est mis en examen pour «complicité d’homicide volontaire». Le soldat conducteur du véhicule est aussi poursuivi pour les mêmes faits, mais tous deux sont laissés en liberté. Le colonel Burgaud avait déjà été suspendu de ses fonctions par le ministère de la Défense pour «manquements graves à la loi, aux règlements militaires et aux ordres». Deux autres sous-officiers ont été inculpés pour «homicide volontaire» et écroués. Firmin Mahé, serait un dangereux «coupeur de route» recherché par les soldats de l’opération Licorne. De nombreux meurtres et viols lui seraient reprochés. Repéré, il avait été blessé à la jambe et capturé, le 13 mai 2005, par les soldats français, entre Bangolo et Man à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Ordre a été donné de le transférer à Man. Et là commence le feuilleton des responsabilités dans la mort de Firmin Mahé.
«Vous remontez à Man. Vous roulez doucement. Vous me comprenez !». Ces mots sont les ordres que le colonel Burgaud dit avoir reçus de son supérieur le général Henri Poncet. «J’ai en fait compris la même chose que tout le monde, c’est-à-dire que l’idéal était que Mahé arrive mort à Man», précise le colonel Burgaud. Cet ordre est alors transmis aux militaires chargés de conduire le prisonnier à Man. L’adjudant-chef qui se trouvait à l’arrière du véhicule blindé n’a rien trouvé de mieux à faire que de couvrir la tête de Firmin Mahé d’un sac plastique, pendant qu’un autre soldat le maîtrisait. Le prisonnier est mort par étouffement. L’adjudant-chef et le soldat ont reconnu les faits en insistant sur le fait qu’ils avaient agi sur «instruction».
Plus haut dans la hiérarchie militaire, lorsque l’affaire a été révélée, les sanctions étaient tombées très vite. Le ministère de la Défense avait infligé un blâme au général Henri Poncet et à son adjoint le général Renaud de Malaussène pour «n’avoir pas informé les autorités hiérarchiques». Ils sont respectivement mutés à la Direction du renseignement militaire (DRM) et à la région militaire du sud-est à Lyon. Les subalternes, exécuteurs des basses besognes ont reconnu les faits. L’enquête devra maintenant permettre d’identifier les donneurs d’ordre et déterminer les différents niveaux de responsabilités des officiers supérieurs qui se renvoient la balle.
Rwanda : l’Opération Turquoise
L'opération « Turquoise » a été lancée en 1994 au Rwanda, dans le but de protéger les populations menacées par le conflit qui déchire le pays. « La difficulté était que la France, liée au régime rwandais de l'époque par des accords de coopération, n'était sans doute pas la mieux placée pour intervenir », admet le général Lafourcade. « Mais notre mission a scrupuleusement respecté les consignes d'impartialité de la mission de l'ONU. » Pourtant, certains, comme l'ancien ambassadeur du Rwanda à Paris Jacques Bihozagara, n'ont pas hésité à accuser l'armée française d'avoir facilité les actions génocidaires qui ont eu lieu. Des plaintes ont été déposées contre des militaires français pour "complicité de génocide ».
L’assaut de la grotte d’Ouvéa
Le vendredi 22 avril 1988, à quelques jours de l'élection présidentielle, des indépendantistes kanaks attaquent la gendarmerie de l'île d'Ouvéa. Plusieurs gendarmes sont tués dans l'attaque, seize autres sont pris en otage. Le 5 mai, l'assaut est donné par les hommes du GIGN. Tous les otages parviennent à s'enfuir pendant la bataille. Dix-neuf kanaks meurent dans l'affrontement. Certains survivants se plaindront d'avoir été maltraités et tabassés, et accuseront l'armée française d'avoir achevé certains de leurs camarades blessés. « Il y a eu des blessés kanaks et deux de ces blessés ont été achevés à coups de bottes par des militaires français, dont un officier », a reconnu en 2008 Michel Rocard, nommé Premier Ministre quelques jours après les événements, et qui négocia les Accords de Matignon, ainsi qu'une loi d'amnistie générale, avec les leaders kanaks.
Le Rainbow Warrior
Le 5 juillet 1985, deux explosions coulent le Rainbow Warrior, le bateau de l'association Grenpeace, qui s'apprêtait à se rendre sur la zone où l'armée française conduisait des essais nucléaires. La deuxième bombe tue Fernando Pereira, un photographe. La police néo-zélandaise retrouve rapidement la piste d'un couple de suisses, les époux Turenge, qui se révèlent vite être deux agents de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), Alain Mafart et Dominique Prieur. Devant l'évidence des preuves, les autorités françaises doivent se résoudre à reconnaître l'implication de leurs services secrets, et le Ministre de la Défense Charles Hernu présente sa démission. Les deux agents sont condamnés à 10 ans de prison pour homicide involontaire par la justice néo-zélandaise.
Les Irlandais de Vincennes
Le 28 août 1982, suite à l'attentat de la rue des Rosiers à Paris trois militants suspectés de faire partie d'une organisation irlandaise sont arrêtés à Vincennes. Les hommes du GIGN y découvrent des armes et des explosifs. Des doutes sont vite émis quant à leur origine : le lieutenant-colonel Jean-Michel Beau dénonce des irrégularités. Les trois irlandais bénéficient d'un non-lieu après neuf mois de prison. Le Monde a affirmé que Paul Barril, sous commandant du GIGN, avait amené lui-même les armes sur les lieux de la perquisition, avec l'aval de son supérieur Christian Prouteau. Ce dernier et Jean-Michel Beau ont été condamnés pour subornation de témoin. En 2001, Paul Barril a été mis en examen pour atteinte à la liberté individuelle, avant que la procédure ne soit annulée.
Les essais nucléaires au Sahara
Entre 1960 et 1966, l'armée française a réalisé dix-sept essais nucléaires sur le territoire algérien, dans le désert du Sahara. Les quatre premiers essais ont été réalisés en plein air, les suivants sous terre. En 2008, le journal Le Parisien a divulgué un document confidentiel, le tome 1 du Rapport sur les essais nucléaires français 1960-1965 qui permet d'affirmer que les autorités militaires françaises auraient volontairement exposé des soldats aux radiations pour leur faire jouer le rôle de cobaye. De nombreux vétérans, qui constatent parmi eux des taux anormalement élevés de cancers et de maladies graves, dénoncent aujourd'hui les pratiques de l'armée et demandent réparation devant les tribunaux.
Source : news.fr
A PROPOS DE L'AFFAIRE DES IRLANDAIS DE VINCENNES :
Major de Gendarmerie, j'ai été le témoin privilégié de la "magouille de base. C'est d'ailleurs moi qui l'ai révélée avec succès à l'inspecteur général de l'Arme. Ceci avant de devenir témoin et acteur dans ses développements jusque et y compris lors du procès des Ecoutes de l'Elysée.
Depuis 1983, je continue de combattre afin que la vérité vraie se substitue à une imposture magistrale alliée à une propagande médiatique éhontée voulant que des gendarmes innocents soient dépeints comme coupables... paradoxalement par les coupables eux-mêmes.
Faits réels, témoignages (+ de 80), analyses et mises au point constituent un réquisitoire implacable contre l'ignominie.
Sont notamment cités Paul Barril, Jean-Michel Beau, Christian Prouteau, Edwy Plenel (ex du Monde), Georges Marion (ex du Canard enchaîné), Francis Puyalte (ex du Figaro)...
A voir sur site www.le-gendarme-durand-denonce.fr ou sur Google en tapant LE GENDARME DURAND DENONCE.
http://http//www.le-gendarme-durand-denonce.fr.centerblog.net